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Les Faits sont têtus.

18 Février 2015 , Rédigé par Milk 9 Publié dans #A propos

« Les faits sont têtus. » Comme disait le « camarade » Vladimir Ilitch Oulianov.

Pourtant ces trente dernières années, il semble que l’on soit passé justement à côté des faits sans s’en apercevoir.

Il n’y avait plus de problème lié au mode de production, la question des rapports de production était réglée. Il n’y avait plus que de brave consommateur trompé d’un côté et des consomacteurs qui allaient changer le monde. On allait transformer la misère et les contradictions ethniques, religieuses, néocoloniales, économiques grâce aux nouveaux missionnaires des ONG. On allait démontrer que l’Humanitary-Bizness, serait avec le secteur des technologies numériques de l’information, le grand terrain d’aventure créateur de valeurs économiques et d'emplois.

En gros, les derniers fronts de lutte ne pouvaient-être que le sexisme, le machisme, les minorités sexuelles, les petits délinquants en prison, les brutalités policières, et les sans-papiers. Sortit de la phase des luttes anti-nucléaires, de la banquise, de la forêt amazonienne, et de la grande barrière de corail, des baleines et des dauphins, l’écologie politique se précipitait sur les parlements pour prouver qu’elle pouvait être aussi performante que le néolibéralisme tout en étant plus gentille avec les petits oiseaux.

On remettait au gout du jour sous une autre forme, la vieille formule qui avait si bien servie l’église : le rachat des indulgences. Il fallait compatir à toute la misère du monde afin de racheter ses péchés. On se mit donc à cultiver la culpabilité, dans à peu près tous les domaines.

Et il s’agissait bien de développer les sentiments de culpabilités des personnes et pas d’analyser pourquoi le système lui-même était à l’origine de l’oppression. Le denier du culte, cotisations, soutien de campagne de sensibilisation, dons déductibles des impôts, permettait la création d’un secteur professionnalisé d’associations qui œuvraient au bonheur du monde, tout en permettant à un petit groupe privilégié de faire un boulot socialement mieux considéré que technicien-ne de surface, ou auxiliaire de vie et souvent honorablement rémunéré. C’était merveilleux, on entendait les petits bourgeois dire dès la terminale : « Moi je travaillerais dans l’humanitaire ou l’environnement »

On mit aussi en place une sorte de totalitarisme idéologique, s’interroger sur certains sujets tel que l’immigration, la ghettoïsation ethnique et sociale de certains quartiers qui débouchait pour ces populations sur un manques de repère conduisant à des dérives communautaristes ou précipitant certains jeunes vers les facilités de la délinquance, était immédiatement qualifié de racisme voire de fascisme. En construisant des écoles, on fermerait des prisons. En emmenant 87% des scolarisés au niveau du bac, leur faisant miroiter un niveau d’étude proportionnel au niveau de vie ; on allait provoquer des désillusions dans les files d’attentes de pôle emplois. Mais on allait aussi larguer beaucoup de monde. Au nom d’une égalité fantasmée et idéologique, on allait ouvrir les portes du désespoir. De toutes façons, on ne pouvait garantir à la fois des emplois suffisamment rémunérés pour continuer à donner aux gens l’impression de participer par la consommation à la croissance et la rentabilité financière des investissements aux actionnaires.

Plutôt que d’investir dans l’éducation populaire, pour que ceux du fourgon de queue accèdent à la seconde classe, on créa des gadgets voire des mythes, on créa même des stages pour que des gens qui ne disposaient pas des bases minimales indispensables de langages ou de cultures générales deviennent animateurs de radio. Il s’agissait tout en préservant les intérêts de caste de certains, de faire croire qu’on pouvait prendre encore l’ascenseur social via l’activité la mieux valorisée dans notre société : les médias.

La mixité sociale n’a jamais été réellement souhaitée, si certains quartiers de Paris votent à gauche (socialo-eelv), c’est que la gentrisation de ces quartiers a eu lieu.

Les seules transversales entre « classe » sont la nounou, la femme de ménage, et l’épicier Kabyle ou Chinois qui rend service en étant ouvert tard le soir. Le reste n’est vu qu’au travers de Télérama, du grand et petit journal de Canal +, et de la lecture de libération. Les échanges sociaux ne se font qu’entre gens, de même éducation, et souvent de mêmes revenus, dans le petit restaurant alternatif bio, végétarien, ou véganien de proximité.

Bien sûr il y avait encore des guerres, mais au nom de nos valeurs universelles qui pour les circonstances sont celles des USA, on allait intervenir et l’on inventa même le concept d’intervention « Militaro-Humanitaire ».

De l’attitude revendicative, « On ne laissera pas massacrer le peuple X…, sans protester », on en est venu à mais il faudrait une intervention militaire de l’Otan.

Ainsi BHL pris la suite de Kouchner au nom du droit à l’interventionnisme humanitaire. Que les peuples de ses pays n’apprécient pas de mourir sous les bombes de leurs libérateurs, n’avait pas d’importance, certains avaient sans doute été complices passifs des régimes dictatoriaux. Les 240 000 morts civils consécutifs aux deux batailles pour l’Irak et aux blocus, peuvent passer par perte et profit. De toute façon dans la tête de nos néo-révolutionnaires embourgeoisés l’impérialisme US avait disparu avec la chute du mur de Berlin. En attendant, on pouvait jouer à se faire peur, grâce au Front National, et passer facilement pour un « super-résistant » en se contentant de répéter des slogans « Raciste, F-Haine etc » qui face aux désillusions des gens sur les gouvernances politiques n’ont plus de portée. En ayant nié durant trente ans les réalités de terrain tel que le vivait une partie des populations, certains ont fait le lit du Front National. D’autres pour conserver une influence (associative) sur les quartiers populaires après les transferts de population, on fait des compromissions au point d’être devenu des « Gaucho-Islamistes », évitant de s’affronter aux Takfiristes, Salafistes et Wahhabites, prétendant éviter ainsi les dérives de l’Islamophobie.

Et puis soudains, c’est la fin du rêve et le début du cauchemar, Mohamed Mehra, Mehdi Nemmouche, les Frères Kouachi, Amedy Coulibaly, Moussa Coulibaly, Omar El-Hussein.

Dans les faits on s’aperçoit qu’un certain nombre de ses despérados, disposent de sympathisants qui n’hésitent pas à les considérer comme d’héroïques martyrs combattants. Ils constituent les représentants d’une désespérance sociales qui a trouvé comme voie de salut les côtés les plus sectaires, absurdes, et sanguinaire d’une religion : L’Islam. Ce qui est surprenant, c’est qu’une partie de leur discours reprends exactement le discours agitatoire des « pseudos-gauchistes » qui rêvaient de transformer ces populations en avant-garde du prolétariat *compte tenu que le « prolétariat de souche », voire de vieille immigration (Italiens, Espagnol, Portugais, Polonais, Yougoslave) pour eux s’était embourgeoisé. Quant à l’autres partie du discours de ces ‘Djihadistes » ce n’est qu’un Salmigondis de répliques sectaires d’un pseudo théâtre religieux, mêlé de violence censé inspirer la terreur pour leurs « ennemis » comme le firent les Nazis en Allemagne...

* voir « l’Insurrection qui vient », par le « Comité invisible » ou la grande illusion sur le Lumpen prolétariat immigrés ou d’origine immigrés des citées ghettos.

Les faits sont têtus. (À suivre).

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